Association Jean Carmignac

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La vérité n’est pas le résultat du consensus...


novembre 2017
Auteur :

Bruno Bioul

Cette citation, extraite du n°56 de l’encyclique Foi et Raison, nous a semblé être une bonne introduction à l’exposé très remarqué que Monsieur Bioul, rédacteur en chef de la revue Les Dossiers d’Archéologie, a bien voulu faire à notre dernière assemblée générale. Comme promis, voici la première partie de son intervention qu’il a même revue et étoffée pour nos lecteurs. La suite paraîtra dans nos prochains bulletins

... mais de l’adéquation de l’intelligence à la réalité objective

Votre Association m’a demandé de vous dire quelques mots sur le Dossier d’Archéologie intitulé Jésus au regard de l’Histoire que j’ai publié il y a deux ans en collaboration avec plusieurs spécialistes du Nouveau Testament, exégètes, historiens et archéologues. C’est avec plaisir que je réponds à cette aimable invitation d’autant plus que Madame Ceruti m’avait fait l’honneur de participer à ce numéro en rédigeant un article très remarqué sur l’authenticité des Evangiles.

Mon ambition n’est pas de vous faire une conférence sur le thème “que sait-on de Jésus aujourd’hui”, mais de vous parler des réactions que nous avons eues de la part de nos lecteurs à la sortie de ce dossier. Peut-être pensez-vous que ce sujet est quelque peu en dehors de vos préoccupations présentes, de votre intérêt pour l’œuvre de l’abbé Carmignac ; détrompez-vous, car les (rares) réactions négatives, parfois outrancières et injurieuses vis-à-vis des auteurs, ont porté justement sur des thèmes qui vous sont chers, à savoir l’historicité des Evangiles et celle du Suaire de Turin (un troisième article portait sur la Tunique d’Argenteuil, un autre sur la famille de Jésus, et un cinquième sur l’année de naissance de Jésus). Ces cinq contributions tranchent assez nettement avec le reste du numéro qui regroupe des articles de chercheurs plus “modernistes”, c’est-à-dire qui présentent les vues de l’exégèse et de la recherche actuelles, contemporaines. Selon la critique historique contemporaine, vous le savez, les Evangiles sont des écrits tardifs, postérieurs aux événements qu’ils rapportent. Certains vont même jusqu’à dire qu’ils ont été écrits après la mort des premiers apôtres, voire au deuxième siècle après J.-C. Une chose m’a toujours frappé à propos de ce problème de l’historicité – auquel, je dois l’avouer, je ne m’intéressais guère jusqu’à la lecture du livre de Madame Ceruti : les adversaires les plus acharnés de la datation haute des Evangiles sont souvent des hommes d’Eglise ou des croyants, chrétiens catholiques ou protestants. Pourquoi ? Cette interrogation en apparence anodine, voire même naïve, appelle une réponse qui, me semble-t-il, est extrêmement inquiétante car elle dénonce l’état d’esprit qui règne sur la recherche exégétique actuelle, et soulève deux problèmes : le premier est lié à des problèmes de méthode et le second à une mauvaise définition de la foi.

Au début du siècle dernier, dans les années 1920, H. Pinard de la Boullaye relevait déjà les principaux problèmes méthodologiques qui entachaient la recherche exégétique et historique de son temps à propos du personnage de Jésus. Beaucoup d’ouvrages Le concernant avaient été rédigés selon des procédés de travail défectueux, et aujourd’hui encore, un très grand nombre de livres publiés participent de ces mêmes erreurs méthodologiques et techniques qui conduisent à des déformations de l’histoire. Le vrai travail de l’historien doit tendre à l’objectivité, tout le monde sait cela. Mais nous savons tous aussi que l’objectivité absolue est une chimère car nous sommes plus ou moins influencés par notre éducation, notre milieu ou par l’emprise d’une philosophie.

Pour éviter ces écueils, la science historique a mis au point un certain nombre de techniques et de procédés de travail dont l’utilisation garantit, jusqu’à un certain point, l’objectivité de l’historien : c’est ce qu’on appelle la critique historique. Cependant, sans une extrême rigueur et une grande honnêteté, celle-ci peut facilement tomber dans le piège de l’abus. Ce danger concerne surtout deux méthodes de travail : la critique interne et la comparative.

La critique interne s’applique à apprécier l’authenticité des textes d’après leur contenu et d’après les particularités de leur rédaction. On cherche à discerner les tendances de l’auteur, ses sympathies et ses aversions, sa cohérence et ses contradictions, les sources qu’il utilise, la façon dont il les met en œuvre, les influences qu’il a subies, les passages qui relèvent directement de lui et ceux introduits par des mains étrangères, etc. C’est un travail qui requiert une grande perspicacité et une prudence extrême. Ce travail peut se comparer à un puzzle où chaque fragment, chaque passage de texte doit être placé au bon endroit.

Mais contrairement aux pièces du puzzle qui n’occupent qu’une place unique, les fragments de textes que la critique interne découpe peuvent se laisser disposer de plusieurs manières différentes et de façon tout à fait vraisemblable, même s’il n’en existe qu’une qui soit vraie. Irénée de Lyon et Tertullien observaient qu’en utilisant des vers de Virgile ou d’Homère, on pouvait composer des petits poèmes “virgiliens” ou “homériques” sur des sujets tout à fait différents (S. Irénée, Contre les hérésies, 1. I. c. IX, n.4 ; Tertullien, Des prescriptions, c. XXXIX). Ainsi, en combinant d’une autre manière les versets des Evangiles, on pourra rédiger, sur les origines chrétiennes ou la vie de Jésus, les histoires que l’on voudra en disséquant les textes du Nouveau Testament. sans tenir compte du milieu dont il sont issus, des écrits des Pères de l’Eglise ou des communautés qui les ont contrôlés et approuvés, en supprimant tel ou tel passage parce qu’il ne correspond pas à la sensibilité de l’auteur, etc. L’exemple type de ce procédé nous est donné par Thomas Jefferson (1743-1826), le troisième président des Etats-Unis, qui s’était fortement intéressé à la vie de Jésus et aux Evangiles. Il était convaincu qu’un christianisme purifié pouvait favoriser la santé morale de ses concitoyens eu égard aux conditions qui prévalaient dans l’Amérique du XVIIIe siècle. Cette conviction que le message authentique de Jésus ne devait pas reprendre systématiquement tout le contenu des Evangiles, donna lieu à deux tentatives pour extraire l’enseignement authentique de Jésus du fatras dans lequel il était enfoui. La première eut lieu en février 1804 par la publication d’un petit volume intitulé Philosophy of Jesus of Nazareth que Jefferson présenta comme “un abrégé du Nouveau Testament destiné aux Indiens qui ne s’embarrassent pas de questions de fait ou de foi au-delà du niveau de leur compréhension”. Pour se faire, il découpa dans deux exemplaires imprimés du NouveanTestament les paroles qu’il reconnaissait pour authentiques. La seconde tentative eut lieu à l’automne 1820 lorsqu’il acheva une compilation beaucoup plus ambitieuse intitulée The life and Morals of Jesus of Nazareth extracted textually from the gospels in greek, Latin, French and English. Le texte se présentait sur quatre colonnes dans les quatre langues. Ce qui fut omis par le savant président est bien plus révélateur que ce qui fut retenu dans l’ouvrage. Le début et la fin du récit évangélique ont disparu. Le prologue de l’Evangile de Jean (In principio erat Verbum…) n’est plus là, non plus que le récit de l’Annonciation ni celui de la naissance virginale ni celui de l’apparition de l’ange aux bergers. Le récit se termine par un amalgame de Jean 19, 42 (“à cause de la Préparation des Juifs, comme le tombeau était proche, c’est là qu’il déposèrent Jésus”) avec la seconde partie de Matthieu 27, 60 (“… puis il (=Joseph) roula une grande pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla”). Aucune mention n’est faite de la résurrection. Le Jésus qui transparaît de l’œuvre de Jefferson a perdu sa divinité pour devenir “le plus grand de tous les réformateurs de la religion dépravée de son propre pays”.

Cet exemple malheureux d’interprétation arbitraire du texte des Evangiles est, hélas, de plus en plus fréquent. Heureusement, il existe des moyens de contrôle efficaces pour prévenir ces reconstructions injustifiées ; c’est la critique externe qui les fournit, c’est-à-dire le témoignage (extérieur aux textes) des découvertes archéologiques et des gens qui se sont prononcés, à une époque plus ancienne ou contemporaine, sur l’auteur et son œuvre.

La méthode comparative consiste à comparer les événements relatés par les textes pour les mieux comprendre, discerner leurs lois et finalement les expliquer. Cela exige qu’au préalable chaque fait ait été dûment restitué et que l’on observe à la fois les analogies et les différences. Si on se refuse à cela, on arrive à des aberrations du genre de celle qui consisterait, pour un naturaliste, à comparer et à classer ensemble les feuilles vertes, du papier vert, les ailes vertes des insectes et les minéraux verts pour la seule raison qu’ils sont de la même couleur. En d’autres termes, il faut éviter de se contenter de relever des ressemblances purement extérieures, donc trompeuses. Dans le cas qui nous occupe, cela consisterait par exemple à rapprocher les textes égyptiens, bouddhiques, mazdéens, hermétiques et chrétiens en se bornant à noter les analogies de forme et de contenu ; on assimilerait ainsi les prodiges avec les prodiges, les prophéties avec les prophéties, les révélations avec les révélations sans tenir compte de leurs différences cachées. En effet, rien ne ressemble plus à un vrai billet de banque qu’un faux billet de banque : leur similitude apparente cache de profondes différences. Or, les nuances des sentiments religieux et des doctrines sont infiniment plus délicates à noter que celles de la fabrication d’un billet de banque.

Malheureusement, on peut dire qu’aujourd’hui encore, en matière de science des religions, on se contente toujours d’y regarder en gros et la comparaison des rites, des doctrines ou des états d’âme que rapprochent uniquement quelques analogies superficielles, en négligeant des différences capitales, introduisent une certaine confusion dans les esprits. Dans un tel contexte, sous-tendu par un climat imprégné d’agnosticisme et de rationalisme, beaucoup de chercheurs ont conclu que le christianisme n’avait rien de plus que les autres religions, que Jésus est un homme divinisé comme Bouddha, les Ptolémées d’Egypte et les empereurs romains.

Par ces procédés de travail erronés, beaucoup de savants ont considéré la révélation chrétienne comme un mythe ou l’ont transposée et déformée au gré de leurs préférences. Par l’abus de la critique interne, on s’est donné le moyen de faire dire aux textes à peu près tout ce qu’on voulait, et par l’abus de la méthode comparative, celui d’assimiler des phénomènes religieux les plus dissemblables quant à leurs caractères intimes.

Avant de parler du second problème, celui qui concerne la relation, le rapport entre la science et la foi, je voudrais faire deux remarques : la première – c’est celle qui m’a frappé le plus – c’est que, malgré la laïcisation croissante de notre société, les gens restent malgré tout très intéressés par tout ce qui touche à la religion, et en particulier à la religion chrétienne, et davantage encore au personnage de Jésus. J’en veux pour preuve la multiplication des ouvrages sur Jésus et les Evangiles, et le succès prodigieux qu’a rencontré notre numéro Jésus au regard de l’Histoire (1) qui, en quelques mois, a battu tous nos records de vente qui se sont multipliés par deux.
La seconde remarque concerne les réactions des lecteurs. A côté des personnes qui nous ont remerciés d’avoir présenté un numéro relativement équilibré (c’est-à-dire présentant des positions parfois opposées) sur le sujet, tous les courriers de personnes mécontentes font, sans exception, référence aux articles traitant de l’historicité des Evangiles et du Suaire de Turin. Personne n’a contesté les articles sur les témoignages archéologiques liés à la vie de Jésus ou celui traitant de son procès (quoique ce sujet reste très délicat à traiter), mais tous se sont insurgés contre le contenu des articles de Madame Ceruti et de Monsieur Raffard de Brienne. Cela montre à quel point la question de l’historicité des Evangiles et du Suaire de Turin (ces deux types de documents étant indissolublement liés, l’authenticité de l’un renforçant celle de l’autre) dérange. C’est en cela que les propos que je vous livre aujourd’hui se rapportent plus précisément au but que s’est fixé votre association.

Le second problème lié à l’exégèse contemporaine – mais pas seulement à elle d’ailleurs – est un problème que l’on rencontre chez beaucoup de gens croyants ou non : il est lié à une méconnaissance totale de la définition de la foi et au rapport qu’elle entretient avec la science. Les lettres que j’ai reçues sont, à ce sujet, édifiantes. Pour beaucoup de gens aujourd’hui, la foi et la science sont incompatibles ; cela signifie qu’une personne qui a la foi ne peut pas être scientifique. Je n’ai pas la prétention de régler ce problème en quelques lignes ; je voudrais simplement vous montrer qu’en y réfléchissant un peu, on peut démontrer qu’en réalité il s’agit d’un faux problème. Quelle définition peut-on donner à la science et à la foi ? La première est la connaissance exacte, universelle et vérifiable exprimée par des lois ; elle désigne donc l’ensemble des connaissances d’une valeur universelle, caractérisée par un objet et une méthode déterminées, et fondées sur des relations objectives vérifiables. La science est donc le fruit d’un travail de la raison. Or, pour beaucoup de nos contemporains, la foi n’est pas un acte rationnel ; la science et la foi sont donc deux choses différentes et antagonistes : on ne peut pas, en étant croyant, en ayant la foi – et en particulier en professant la foi chrétienne – faire œuvre scientifique. C’est un principe : on ne peut pas être un scientifique si on affiche sa foi, si on adhère à une religion. Cette conviction repose sur une mauvaise définition de la foi, ou plutôt sur une définition incomplète de celle-ci, qui aboutit à une certaine confusion des esprits. Qu’est-ce que la foi (je m’intéresse bien évidemment à la foi chrétienne qui est celle de notre propos) ? Sa définition se situe à deux niveaux. Le premier définit la foi comme un acte de confiance ; on a confiance en quelqu’un ou en quelque chose. Cette disposition personnelle relève d’un sentiment qui vient du cœur ; c’est un élan plus ou moins spontané vers quelqu’un ou quelque chose avec qui on se sent quelques affinités. Très souvent, les gens s’arrêtent à cette définition : la foi chrétienne est un sentiment qui vient du cœur. Or, nous le savons tous, un sentiment n’est pas toujours raisonné, c’est une conscience plus ou moins claire, une connaissance comportant des éléments affectifs et intuitifs qui n’a donc rien à voir avec la rigueur intellectuelle, rationnelle, de la science. On oublie trop vite la seconde définition de la foi, qui est, elle, beaucoup plus profonde : la foi est une adhésion complète, sincère et profonde de l’esprit et du cœur, qui emporte la certitude ; c’est l’adéquation de l’esprit avec la Révélation, avec la parole de Dieu telle qu’elle nous a été transmise par les Evangiles. Ainsi, pour reprendre le propos de J. Ladrière, professeur à l’Université catholique de Louvain, « dans la mesure où elle implique l’acceptation d’un message, la foi porte sur un contenu repérable, formulé en propositions, et à ce titre, elle est formée de connaissance. Dans la mesure où elle implique un acte de confiance, une soumission à un donné dans lequel on reconnaît l’action de Dieu, elle est un engagement, c’est-à-dire un acte de volonté, soutenu par un mouvement de l’affectivité. Ce qui fait l’originalité de la foi, c’est l’articulation en elle de ces deux moments de la connaissance et de l’engagement. A ne la considérer que selon le premier de ces moments, on pourrait être tenté de l’interpréter comme un certain mode d’expérience intellectuelle, et à ne l’envisager que selon le second, on risquerait de n’y voir qu’une démarche affective, dépourvue de fondement rationnel ». On s’aperçoit donc que la position qui considère que la science et la foi sont incompatibles, ne tient plus puisque la foi, comme la science, est un acte rationnel, réfléchi. On peut donc parfaitement être un scientifique tout en étant croyant ou un fervent pratiquant.
Un autre point sur lequel je voudrais m’arrêter quelques instants est celui-ci : par la foi, nous avons connaissance d’un certain nombre de faits naturels, matériels, qui relèvent de l’histoire, mais également d’événements qui relèvent du surnaturel. Vous savez tous qu’aujourd’hui le surnaturel dérange, pas trop parce qu’il fait peur, mais davantage parce qu’il tient la raison en échec. Cette perspective a le don de mettre un grand nombre de personnes hors d’elles-mêmes car il leur est insupportable de vivre en sachant qu’un certain nombre de phénomènes leur resteront à jamais inexpliqués, c’est-à-dire non appréhendés par la raison. C’est tout le problème du Suaire de Turin. Ce document archéologique unique est une écharde permanente plantée dans l’amour-propre de beaucoup de nos contemporains noyés dans l’agnosticisme généralisé de notre société. Pourquoi ? Tout simplement parce que le Suaire fait référence à une réalité qui, sur certains points, nous dépasse : s’il s’agit bien du linceul qui a recouvert le corps crucifié de Jésus, alors il est aussi le témoignage de Sa résurrection, et jusqu’à présent, cette dernière n’a pas encore été prouvée scientifiquement, c’est-à-dire par la science moderne. Pour cette raison, et cette raison uniquement, mais tellement lourde de conséquences pour nos vies – le Suaire de Turin ne peut être le véritable linceul du Christ ; il ne peut s’agir que d’une imposture. Les courriers parfois virulents que j’ai reçus, émanent tous de personnes agnostiques qui refusent de croire à l’authenticité du Suaire et, par conséquent, à celle des Evangiles. On remarque en effet très vite que ces deux sujets sont intimement liés et se cautionnent l’un l’autre. Si les Evangiles sont des récits authentiques qui racontent la Passion du Christ telle qu’elle a été vécue et rapportée par des témoins oculaires, leur lecture permet d’expliquer dans les moindres détails le Suaire de Turin. Inversement, si celui-ci s’avère être un document archéologique authentique, il renforce davantage le caractère historique, véridique des Evangiles, en démontrant que la Passion – qui, de l’avis de tous les exégètes, constitue le récit évangélique le plus ancien – s’est effectivement déroulée comme le rapportent ces textes. C’est donc tout naturellement que les partisans du faux s’acharnent à démontrer désespérément qu’il s’agit d’un objet médiéval. Leur grand problème c’est que leurs arguments sont très limités ; ils font appel à la fameuse datation au C14 de 1988 qui, malgré le fait qu’elle soit une méthode de datation absolue, reste, dans ses résultats, très relative (à telle enseigne qu’on est obligé aujourd’hui de la « calibrer », c’est-à-dire de la préciser par le recours à d’autres méthodes de datation comme la dendrochronologie), et au “Mémoire” de Pierre d’Arcis, un document du XIVe siècle, dont l’authenticité est très loin de faire l’unanimité. Malheureusement, à cause d’un matraquage médiatique systématique, beaucoup de gens croient que le Suaire est un faux, notamment à cause de la datation au C14 qui a possédé tout le monde alors que sont peu connues toutes les enquêtes qui ont été menées pour montrer la faiblesse de cet argument (voir notamment le livre de Madame van Oosterwyck-Gastuche (2) paru chez F.-X. de Guibert). Le problème est que lorsque vous discutez avec des partisans du faux et que vous leur dites que de toutes façons, la datation au C14 telle qu’elle a été menée sur le Suaire souffre de nombreuses irrégularités, vous vous posez, pour eux, en “défenseur du Suaire” ; vous acceptez donc la réalité d’un document qu’ils ne peuvent pas expliquer de façon rationnelle en dehors du C14 : à leurs yeux, vous n’avez donc rien compris. Même si toutes les autres sciences mises en œuvre pour analyser le Suaire ont démontré de façon irréfutable qu’il s’agit bien d’un document authentique remontant au Ier siècle de notre ère, fabriqué en Palestine et sur lequel, tout récemment encore, deux chercheurs israéliens ont découvert des pollens de Goundelia tournefortii, un buisson épineux (qui a servi à la confection de la couronne d’épines) qui ne pousse qu’en Palestine, dans les environs de Jérusalem, le seul résultat qui compte aujourd’hui est celui du C14.



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